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Analyse : Kent Hughes est conscient que le Canadien aura besoin de talents exceptionnels à un moment donné


N’y a-t-il qu’une façon de mettre la main sur des joueurs de l'élite? De dénicher la crème de la crème qui transforme une bonne équipe en aspirant sérieux au grand titre?

Le Canadien n’est, pour l’instant, ni l’un ni l’autre, direz-vous. N’empêche que le directeur général regarde en avant et voit bien qu’en dépit de l’impressionnante pléthore de jeunes talents déjà membres de l’organisation, qu’ils jouent à Montréal ou ailleurs, il en manquera lorsque l’heure sera venue.

Je ne suis pas sûr qu’on a assez de talent de pointe dans tous les aspects : à l’attaque, en défense ou chez les gardiens. On va toujours vouloir en ajouter. Est-ce que ce sera par le repêchage, est-ce que ce sera par des échanges, ou les deux? Ça reste à déterminer, a lancé Kent Hughes lors d’une rencontre de quelque 30 minutes, mardi matin, à la veille du début de la saison de son équipe.

Un bandeau annonçant le balado de Radio-Canada Sports : Tellement hockey

Longtemps, les partisans montréalais se sont fait dire que les joueurs dominants ne poussaient pas dans les arbres et que la réalité n’était pas aussi malléable que les jeux vidéo. La solution ultime : le repêchage.

Sauf que si le CH continue de progresser, il s’éloignera des bas-fonds et des places enviables dans les encans. Certes, il est toujours possible de frapper le grand coup, après tout, les Bruins ont pogné David Pastrnak 25e, il ne faut pas nécessairement avoir le premier choix au total, a précisé le DG.

Peut-être, mais ça complique drôlement les choses.

Le plan de Hughes est connu dans l’ensemble : la progression des jeunes joueurs, agrandir de l’intérieur en somme, et de la patience, beaucoup de patience, ce qui a le don d’en agacer plus d’un.

Pour l’instant, il voit son équipe comme une formation bâtie sur la profondeur, qui peut épuiser l’adversaire et peut-être, disait-il, profiter d’un avantage concurrentiel grâce à ses troisième et quatrième trios. C’est la théorie du maillon faible. Votre équipe est aussi forte que le plus fragile élément du groupe.

Si l’on recule de 10 ans, depuis le lock-out de 2012, seuls les Blues de Saint Louis et, disons, les Golden Knights de Vegas ont remporté la Coupe Stanley avec un modèle semblable… et encore.

Mais qu’il soit question des Blackhawks, des Penguins, des Kings, des Capitals, du Lightning ou de l’Avalanche, c’est plutôt la théorie des maillons forts. Et Hughes y adhère jusqu’à un certain point.

Au fond, il se retrouve coincé dans le même imbroglio que son prédécesseur, Marc Bergevin, soit avec une équipe sans immense vedette à l’attaque – à moins que Cole Caufield ou Nick Suzuki en devienne une – avec un gardien générationnel en moins.

Deux hommes en complet dans des escaliers.

Nick Suzuki (à gauche) et Cole Caufield

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Déjà, les deux hommes n’ont pas la même philosophie et Hughes croit en deux concepts que rejetait Bergevin : la nature cyclique du succès et la capacité à frapper fort par un échange.

Ça se fait [de dénicher un joueur d’impact grâce à un échange], a-t-il admis. Quand tu as beaucoup d’atouts, de munitions au repêchage [draft capital, en anglais], on pourrait échanger un choix de 1er, 2e, 3e et 4e tour en 2025 pour aller chercher un joueur et en même temps encore avoir un choix de 1er, 2e, 3e et 4e tour. Est-ce que je m’attends à ce qu’on repêche avec tous nos choix disponibles? Non. Comment on va les utiliser, on ne peut pas donner de plan exact. Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Mais on sait qu’on a des atouts pour aller chercher des joueurs.

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L’exemple de 2025 n’était pas fortuit. L'équipe détient déjà deux choix dans chacun des quatre premiers tours. De là à déduire qu’il s’agit du moment tout choisi pour appuyer sur l’accélérateur, il n’y a qu’un pas.

Le Tricolore pourrait aussi se servir de ses nombreux espoirs, pas seulement de ses choix, pour appuyer sur la gâchette. Au début de la conversation à bâtons rompus, Hughes a de lui-même évoqué le nom de Mattias Norlinder comme monnaie d’échange possible.

On sait qu’on a un joueur de la Ligue nationale. Est-ce que ça veut dire qu’on fera de la place pour lui ou on l’échange contre quelque chose?, a-t-il laissé tomber. Une question rhétorique pour le moment.

Comme chez les juniors

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Ça prend du flair pour gagner dans la Ligue nationale. Savoir reconnaître le moment où faire feu.

Je pense que ce sont des cycles actuellement. Quand une équipe tombe dans un cycle où ils ne sont plus capables de compétitionner pour la Coupe Stanley, ça ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de bons joueurs. Quand ils doivent rebâtir, ils doivent les échanger. Ils ont des fenêtres. Comme dans le junior, mais là, c’est plus court. C’est plus long ici. Des séquences de 16 ans [en séries] comme Pittsburgh ou Boston, je pense que ce sera difficile à répéter.

Voilà pourquoi le DG se tient loin du marché des joueurs autonomes actuellement. L’idée d’allonger un pont d’or à un joueur vieillissant lui déplaît, évidemment, mais il semble en reconnaître l’utilité lorsque le cycle l’exige, lorsque l’heure est venue.

Le problème avec les joueurs autonomes, c’est qu’ils ont souvent 27, 28, 29 ans. Normalement, la valeur de ces contrats est au début, pas à la fin. Pour aller chercher ce type de joueur pour nous aider, on doit croire qu’on est plus proches. Parce que sinon, lorsqu’on va être prêts, eux ne le seront plus, a-t-il expliqué.

Comprendre ici qu’en dépit du fait que le plafond salarial risque de faire un bond majeur l’an prochain, Hughes ne sera pas du genre à jeter ses deniers par la fenêtre. Pas encore.

Le voilà face au même problème qui a accablé ses plus récents prédécesseurs. Il compte certainement déjà les atouts pour faire de ce club une bonne petite équipe, parfois dangereuse, sans être une véritable prédatrice.

Comment va-t-il s’y prendre pour changer la donne? La réponse à cette question définira en partie son règne.

En rafale

VIDEO: Les jeunes guident le CH, Joel Armia à Laval et Primeau à Montréal - Entretien avec Kent Hughes
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Dimanche, le Canadien a soumis l'attaquant finlandais Joel Armia au ballottage afin de conserver le gardien Cayden Primeau dans sa formation. Deux décisions qui ont fait jaser et sur lesquelles Hughes est revenu mardi matin.

On a parlé aux entraîneurs et on leur a demandé quelle était leur formation pour le match de mercredi contre Toronto et Joel n’en faisait pas partie. Avec 23 joueurs dans la formation, dont 3 gardiens, on pouvait seulement garder 13 joueurs d’avant, a indiqué le DG.

Hughes a affirmé que les nombreuses blessures subies par l'ailier ces dernières saisons n'ont pas joué en sa faveur. En gros, Armia, encore incommodé physiquement pendant le camp d'entraînement, n'a pas pu se faire justice.

Ce n’est pas complètement de sa faute s’il a mal joué, c’est juste qu’il n’a pas eu de chance. Mais pendant son absence, il y en a d’autres qui ont bien joué. [Jesse] Ylönen par exemple, a ajouté Hughes.

Il a décrit son attaquant comme un professionnel qui ne s'est pas plaint et s'acquittera de son rôle avec le Rocket de Laval, où on l'attend cette semaine. Hughes savait bien qu'il ne risquait pas de le perdre en le soumettant au ballottage.

Inversement, il était animé de cette crainte par rapport à Cayden Primeau. Hughes a confié qu'une autre équipe l'avait appelé pendant le camp pour s'informer de la disponibilité du jeune portier et aurait aimé conclure un échange. Le patron du CH croyait que ladite équipe allait sauter sur l'occasion de le réclamer si on tentait de le céder à la filiale de la Ligue américaine.

Tu ne veux jamais perdre un joueur pour rien et on aime beaucoup Cayden Primeau […] On ne pense pas avoir trois gardiens pour 82 matchs, mais on ne sait pas ce qui arrive d’une semaine à l’autre avec les blessures ou d'autres choses. C'est un processus dynamique.

Hughes a conclu en affirmant que le dossier allait probablement se régler soit en raison d'un échange, soit par une blessure à l'un des trois gardiens.

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Author: Marie Aguilar

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